Andrew émergeait encore une nouvelle fois à pas d’heures. Lui qui sortait à droite, à gauche sans se soucier de l’heure qu’il se faisait était maintenant totalement décalé. Cela faisait bien plusieurs mois qu’il n’avait été se coucher à une heure décente, comme monsieur et madame tout le monde. Mais en y pensant bien, ce n’était pas un gars ordinaire. Du moins c’est ce qu’il pensait. Confiance en lui, ça, Andrew n’en manquait pas. Il n’était pas mauvais garçon dans le fond, mais sa position dans la mafia locale, le fait qu’il soit imbu de sa personne et son caractère assez versatile faisait paraitre de lui effectivement qu’il était un vilain bougre. Vilain bougre qu’il ne fallait pas fréquenter, même à éviter de croiser, sauf si on avait à faire des affaires avec lui.

Andrew sortait de son lit et se dirigea vers la salle de bain, simplement vêtu de son short de la nuit. Il aimait trainer sous la douche pour se réveiller. Vingt longues minutes après, il sortit de celle-ci pour aller s’habiller et se préparer à son rendez vous assez particulier qu’il avait aujourd’hui. Un rendez vous d’affaire l’attendait dans la forêt. Il devait techniquement conclure une transaction dans le cadre de son trafic d’arme avec un autre mafieux. Ce rencart comme il l’appelait ne devrait pas causer de soucis, ils avaient déjà fait affaire ensemble. Quoiqu’il en soit, malgré tout ça, il prenait ses précautions. Lieu discret, éloigné de toute agitation et à l’abri des regards. Il avait préparé quelques hommes en repérage et en vigil s’il pouvait les appeler ainsi. Son équipe avait été programmée aussi en soutient, au cas où quelqu’un se pointerait. Il avait été convenu avec le client que son staff soit aussi présent en renfort.

L’heure arrivait. Il venait de recevoir le feu vert de son staff. Il était stationné tout prés de l’entrée de la forêt. Il démarra sa voiture et se dirigea vers le lieu de rendez vous.  Quelques instants plus tard, il était sur les lieux. Les deux hommes parlaient affaire. Andrew chargea le coffre de son client d’armes et reçu une belle enveloppe de liquide. Il faisait toujours affaire en liquide, pour ne laisser aucunes traces. L’une des premières règles qu’il avait apprises en étant dans le milieu. L’échange s’étant passé vite fait bien fait, l’affaire étant conclue, Andrew reparti dans sa direction, son client dans la direction opposée. Mais alors qu’il sortait du chemin goudronné de la forêt, une voiture arriva dans le sens opposé. Tout aurait bien pu se passer s’il n’y avait pas eu un superbe accrochage. Andrew sortit alors de la voiture, assez énervé. C’est alors qu’une jeune femme sortit aussi de sa voiture. Le trafiquant d’arme montrait son air assez énervé. Il n’allait pas se laisser faire, malgré qu’il soit face à face à une femme.

« Faut faire un peu attention dans la vie… bordel ! »

Andrew était assez énervé d’avoir abimé sa belle voiture de collection. Il ne savait même pas s’il était responsable ou si c’était la partie adverse. Quoiqu’il en soit, il faisait le gars énervé, comme d’habitude. C’était un homme assez impulsif, cela il le savait très bien. On lui reprochait même d’être trop impulsif, mais tel était son caractère. Il n’arrivait pas à changer, il n’était pas tout jeune mais loin d‘être vieux. Il admirait son père, lui, qui était d’un calme religieux. Il appréciait sa très grande patience, il voulait suivre son modèle mais il était encore très fougueux. La sagesse, c’est ce qui lui manquait. Sage, non pas par son métier, trafiquant, mais par son comportement. Andrew savait qu’un jour il suivrait le chemin de son père et qu’il serait moins impulsif.

Après être sorti de sa voiture en mode enragé, il avait aperçu une jeune femme. Celle-ci venait aussi de sortir. Andrew l’avait accueilli comme il se fallait, comme à son habitude. Après avoir râlé, l’un de ses sports favoris après le sport de chambre, il remarqua qu’une nouvelle fois il venait de tomber sur une fille qui ne se faisait pas marcher sur les pieds. L’homme esquissa un sourire. Il adorait cela. Mais il remarqua qu’elle saignait un peu. Andrew était une pourriture, certes. Mais il savait se tenir quand même un peu et avais un minimum de respect. En essuyant les foudres de la jeune femme, il ouvrit sa voiture et prit la trousse de secours.

« Non mais dites-moi, vous vous prenez pour qui pour me parler de la sorte ! L'erreur est humaine non ? »

Il prit la parole :

« Hey !! Maintenant, on va se calmer un peu. Puis on en profite pour me laisser faire. »

Il se permit de prendre le menton de la jeune femme et de lui nettoyer le front et la blessure. Pourriture, certes, mais pas inhumain. Une fois la plaie nettoyée, il regarda l’état des voitures.

« Pas joli tout ca en tout cas. Ca va me couter une blinde à réparer ma voiture de collection. En plus elle venait de sortir du garage. Et puis permettez-moi de vous parler comme je veux. »

Andrew était assez énervé mais tenta de se calmer. Cela n’arrangerait rien. Puis en prenant un air sûr de lui, il rajouta :

« Je pari que vous êtes responsables, mais on peut s’arranger à l’amiable, pas trop envie d’avoir à faire aux assureurs, ils vont nous demander des comptes. »

P'tit mesage:

Andrew montrait qu’il était énervé mais dans le fond, pourquoi s’inquiétait-il ? Il avait de quoi acheter le silence des gens, comme il le pensait souvent. Mais tout comme un événement qu’il voulait faire taire une connaissance. Il lui avait proposé de l’argent, mais la jeune femme était récalcitrante. Tout comme la demoiselle qu’il avait en face. La partie aller s’annoncer difficile, mais il allait bien trouver un moyen de s’en sortir. Mais comme la demoiselle se montrait rebelle. Il ne cessait de le répéter mais c’est ce qu’il trouvait de fun chez les filles. Leur côté rebelle l’attirait, ce genre d’attitude inaccessible. Mais la n’était pas la question de draguer, mais plutôt de s’arranger pour éviter une déclaration à l’assurance. Le côté hautain d’Andrew l’avait poussé à provoquer la demoiselle en lui affirmant qu’elle était responsable de l’accident.

« Demander des comptes ? Pas forcement. Il suffit de s’arranger entre nous et de ne rien leur dire. Puis je ne vous demande pas de vous rabaisser mais un arrangement… à l’amiable. Peur de perdre ? Même si je perdais, j’ai de quoi payer, comme vous le sous entendez. »

Au lieu de faire le gars totalement énervé et hurlant dans tout les sens comme il avait fait au début de l’altercation. Il avait simplement dit cela calmement, voulant montrer qu’il pouvait ne pas être une brute épaisse. Puis il la vit sortir un téléphone de son pantalon. Puis la jeune femme proposa de faire un constat, ce qui n’arrangeait pas Andrew. Il voulait à tout prix éviter cela, il y tenait. Bien sur qu’il était assuré, mais moins il devait faire affaire avec eux, mieux il se portait.

« Constat, c’est quoi ça ? » Il faisait l’ignorant car il ne voulait pas avoir à dire ce qu’il avait fait avec sa voiture. Son trafic d’arme devait rester secret. De plus, il avait fait une vente et il y avait de l’argent en masse. Mais par chance, elle avait l’air roulant.

« Je vous ait dit qu’on pouvait s’arranger. Je peux prendre les réparations à ma charge, mais a la condition de ne pas faire de constat. Après c’est a vous de voir, mais avec l’aperçu que vous m’avez donné, je ne pense pas que vous vous laisserez faire. »

Il fit un sourire plutôt malsain, s’attendant une nouvelle fois à subir les foudres de la jeune femme.

Andrew avait quelques dizaines de minutes plus tôt fini une transaction concernant des armes. Le trafiquant était donc redescendu avec sa voiture de collection, sortie pour l’occasion. Elle sortait du garage. Complètement révisée. Complètement retapée. Mais un maudit accrochage l’avait pas mal amochée. Mais même si la sienne était encore roulante, il fallait l’avouer, celle de la conductrice d’en face était dans un plus piteux état. Les voitures récentes, tout ce que n’aime pas Andrew. La preuve est devant lui, les vieilles voitures comme la siennes sont conçues pour résister. Mais la question n’était pas là. Il fallait faire en sorte de convaincre la jeune femme de ne pas dégainer de constat et de s’arranger à l’amiable. Mais il aimait la résistance qu’elle montrait. Les demoiselles hargneuses étaient très attirantes pour Andrew. Cela l’attirait. Il avait beau être bisexuel, il aurait eu cet accrochage avec un conducteur, il n’aurait pas réagi pareil. Il n’aurait pas été soigné son front, éponger le sang qui coulait. Puis il fut sorti de ses pensées par ce que lui disait la jeune femme en face de lui.

« Nous avons tous nos petits secrets. Je n’ai pas à m’exprimer sur la chose. Enfin, en théorie, mais si c’est ce que vous souhaitez vraiment, je vous le dirais. Mais sincèrement, entre vous et moi, mieux vaut que ne vous sachiez rien. Cela serait mieux ainsi. »

Puis il la regardait, sans trop lâcher son regard. Puis il gagna son coffre, l’ouvrit et sorti tout un tas d’armes. Puis il la regarda quelques secondes avant de tout ranger, vite fait bien fait.

« Voilà pourquoi je ne veux absolument pas faire de constat. Cela m’arrangerais énormément que vous n’ayez pas mon identité. Vous comprendrez, cela pourrais nuire à ma petite affaire. »

Mais il fit un sourire en coin puis reprit :

« Ce que je vous propose dans mon petit arrangement, c’est de prendre à cent pour cent les réparations de votre voiture. En contrepartie, pas de constats. J’ai un ami garagiste qui sera ravi de s’en occuper. Vous lui dites de mettre la facture sur la note d’AMB. Il comprendra et notre entrevue s’arrêtera là. Vous n’entendrez plus parler de moi. »

Puis il se rendit compte que la jeune femme saignait encore sur le front.il avait des compresses dans la trousse de secours dans sa voiture. Il en sortit de nouveau un paquet pour éponger le front de la jeune femme. C’est alors qu’elle lui demanda sa proposition. Il n’avait guère mieux à proposer hormis celle indiquée un peu plus tôt. Il n’avait surtout pas envie de proposer mieux et plus réglementaire.

« Ma proposition est claire et simple. On s’arrange a l’amiable comme je vous l’ai précédemment proposé, ou alors on passe encore plusieurs minutes à négocier une autre éventuelle porte de sortie. »

Il restait songeur, il n’avait pas envie de s’acharner sur la négociation.

« En gros et en clair, je suis prêt a acheter votre silence en prenant tout a ma charge. A la  seule condition de ne faire aucun constat. »